Construire un immeuble

Construire un habitat collectif à Nantes

Vivre en habitat collectif à Nantes

Faire construire son habitat collectif en ville ? Tout le monde en parle, certains se lancent. Ceux de l’immeuble collectif situé sous le ciel bleu de l’île de Nantes ont réussi le parcours. Grâce à l’équipe d’architecte de Mericom Archi cinq familles ont fait construire leur habitat en autopromotion au cœur des Pays de Loire.

Nous étions quelques copains à vouloir acheter un appartement à Nantes, à souhaiter nous rapprocher de nos amis sans nous éloigner du centre-ville, raconte une des initiatrices du projet. Les uns et les autres nous n’avions pas les moyens d’acheter un appartement ou une maison en centre de Nantes. Alors la solution… C’était de faire construire ensemble un immeuble d’habitation et la rencontre avec les architectes de Nantes, l’équipe des Merisim’s, a fait le reste. A tout fait, en fait !

Le pragmatisme de cette bande de copains partageant des valeurs communes ainsi qu’une solide confiance dans leur équipe d’architectes nantais a tracé le chemin au long de cette aventure.

               Faire construire et trouver un terrain pour construire à Nantes n’est pas une mince affaire. Les prix sont exorbitants et nous nous sommes trouvés en concurrence avec les promoteurs … Cela nous intéressait de créer et de réaliser nous-même notre lieu de vie, pas d’entrer dans les cases prévues par et pour d’autres.

Le groupe se lance dans l’autopromotion. Une démarche assez rare et délicate, notamment sur le plan juridique et financier (voir le post de Mericom dans le blog).

Au début, les élus nous ont ri au nez !  Nous étions trop en avance, aujourd’hui les choses ont bougé et la mairie de Nantes, pour faire construire son projet, réserve aujourd’hui du foncier pour les projets collectifs comme le nôtre.

Les aspirants, aidés en amont par l’expertise de leur architecte nantais, dénichent une friche sur l’île de Nantes, l’un des quartiers les plus prisés du moment de la cité des ducs de Bretagne. Une île de cinq kilomètres de long, embrassée par deux bras de Loire, à deux pas du tramway, du centre historique et de la gare. Le terrain à bâtir fait tout de suite l’unanimité, certes la parcelle est petite et impose de nombreuses contraintes urbanistiques mais elle ouvre aussi sur un vaste paysage urbain qui est la promesse d’un ensoleillement optimum.

Densifier la ville, nous passer de voiture, c’est notre façon à nous d’être écolos !

Densifier la ville, nous passer de voiture, c’est notre façon à nous d’être écolos !

La présence de notre architecte de Nantes, Mérisim’s associé comme ami, a tracé la route, c’est lui qui dessine les plans, dépose le permis de construire et assure le suivi de chantier jusqu’à la remise des clefs. Dans le cadre de la mission complète d’architecte nous avons eu une véritable écoute, nous avons été entendus et écoutés !

Au moment de l’achat du terrain à bâtir, le collectif, dont la composition a évolué au fil des années de recherche, compte cinq foyers : une famille de trois personnes, un couple et trois célibataires. Ce qui nous réunit ce sont nos valeurs communes fondées sur le respect, l’amour, la fraternité, la solidarité… La mixité sociale qu’offre ce quartier, marqué par son passé industriel et ouvrier, nous plait beaucoup !

Une collectivité intuitive est née, elle décide de ne rédiger aucune règle. Notre désir c’est d’être ensemble, pas de faire la somme de nos différentes visions. On verra bien, à l’usage, ce qu’il convient de mettre en place pour ajuster la cohabitation. Certains candidats à l’autopromotion veulent tout décider à l’avance et passent des mois à lister ce à quoi ils tiennent absolument. On voit tout de suite qu’ils n’aboutiront pas. Atteindre collectivement un objectif nécessite de mettre au second plan des exigences personnelles.

Dès que le terrain à bâtir est repéré, chaque foyer exprime ses besoins, ses désirs… La commande est passée à Mericom Archi de caser tout ce beau monde et ses rêves sur la parcelle en conjuguant proximité, intimité… Et particularités. Des murs obliques chez l’un, une mezzanine et des murs arrondis chez un autre, une cloison mobile ici…

Les cinq foyers demandent à leur architecte nantais de créer cinq terrasses privatives côté sud desquelles ils pourront se parler… Un toit terrasse, une pièce commune, une chambre d’amis, un coin barbecue, un hangar à vélos, un cellier pour le bois de chauffage … Ils s’entendent pour équiper le bâtiment d’un système de chauffage géothermique et d’une éolienne sur le toit, une isolation en fibre de chanvre…

Au fil des devis de chauffage géothermique, d’isolation en chanvre… Au nom du principe de réalité nous avons priorisé nos choix initiaux…  La bonne isolation biosourcée et la conception du bâtiment permettent de limiter considérablement les besoins de chauffage. Deux logements utilisent uniquement un poêle à bois et d’aucuns ne l’allument que pour le plaisir des invités.

Il fait très bon sans chauffage !

Pour mutualiser les coûts, la petite maison dans la cour héberge une buanderie commune, tous y ont accès en s’acquittant du prix de leur lessive.

Quelques semaines de dessin plus tard, un premier projet est présenté au groupe, un monolithe de cinq étages sorti de terre avec un appartement en duplex au cinquième et surprise, une petite maison de plain-pied, dans la cour, au sud de la parcelle. Les hauteurs imposées par les règles d’urbanisme n’ont pas permis de créer tous les appartements dans le même bâtiment, la maison de la cour a été la solution. La solution ingénieuse trouvée par l’architecte est adoptée et les cinq unités d’habitation sont réparties entre les futurs propriétaires.

Les lots ont été attribués en deux minutes, sans l’ombre d’un problème se souvient l’architecte, chacun avait, d’emblée, reconnu son espace !

Pour vivre heureux, vivons groupés.

Le permis de construire obtenu et l’acquisition du terrain à bâtir définitivement confirmée, le chantier démarre. Après un an de travaux, les voisins du quartier sont invités à l’inauguration, une petite fête est organisée.

Après ces quelques années de cohabitation, le bilan est très, très positif. Le responsable en charge du syndic autogéré retient le plaisir qu’il a à partager les connaissances et les compétences de chacun. Notre groupe a trouvé un bon équilibre entre conscience et inconscience.

Des obstacles qui auraient pu être vécus comme insurmontables ont été franchis grâce au collectif. Le casse-tête juridique, notamment, aurait pu tout faire capoter mais notre groupe a su trouver les solutions face aux différences de moyens financiers de chacun…

Chaque logement à son propre style, l’ambiance est très conviviale…

Comme une promesse d’avenir certains projets sont en attente : une bibliothèque commune sur toute la hauteur de la cage d’escalier, le jardin inspiré de la permaculture… D’autres en réflexion : organiser un autopartage.

Ce projet de construire un immeuble en autopartage et en autopromotion est une expérience que l’architecte nantais juge radicalement nouvelle. Bâtir collectivement, sans promoteur, est la prise en main du foncier par les citoyens. Cela rappelle un peu les phalanstères du XIXème siècle, c’est un acte citoyen qui induit de nouveaux rapports institutionnels.

Architecte à Nantes

Un projet, une envie ?

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